L’archevêque de Canterbury Justin Welby, chef spirituel des anglicans, a appelé jeudi ses fidèles à reconnaître tous les aspects du passé de l’Eglise d’Angleterre, y compris esclavagiste.

Lors de l’intronisation de son nouveau numéro deux, l’archevêque a estimé que les fidèles devaient affronter le troublant « bagage » historique de l’Eglise s’ils veulent construire un avenir meilleur.

Selon Justin Welby, le passé de l’Eglise comprend à la fois « des saints et des marchands d’esclaves, des orgueilleux et d’humbles serviteurs du peuple ».

« Ils font partie de nous, de notre héritage, qu’il faut soit réformer, soit imiter ou pour lequel il faut se repentir », a-t-il ajouté.

Créée en 1534 par le roi Henry VIII après sa scission avec le catholicisme romain, l’Eglise d’Angleterre s’était déjà excusée le mois dernier pour ses liens avec l’esclavage, « source de honte » pour l’institution.

Son mea culpa était intervenu alors que le Royaume-Uni était secoué par de nombreuses manifestations du mouvement antiraciste « Black Lives Matter », déclenchées par la mort de George Floyd, un Américain noir asphyxié par un policier blanc aux Etats-Unis.

Justin Welby s’exprimait lors d’une cérémonie virtuelle organisée en l’honneur de Stephen Cottrell.

Ex-évêque de Chelmsford (sud de l’Angleterre), cet homme de 61 ans est devenu jeudi le 98e archevêque de York, numéro deux de l’Eglise anglicane. Il prend ainsi la relève de John Sentamu, premier archevêque noir de l’institution, connu pour son franc-parler et militant de longue date contre le racisme.

En raison de l’épidémie de nouveau coronavirus, les églises du Royaume-Uni ont été fermées fin mars et leur réouverture récente est accompagnée de sévères restrictions. De nombreuses messes ou cérémonies sont désormais organisées de manière virtuelle.