La décision de lancer l’opération pour libérer les otages enlevés au Bénin a été prise « très rapidement », avec un feu vert présidentiel en une « demi-heure », a raconté mardi le chef d’état-major des armées.

« Je rends compte au président de la République en fin d’après-midi (jeudi 9 mai) (…) de cette possibilité qui nous est offerte d’agir, en lui présentant les risques bien sûr », a expliqué le général François Lecointre sur RTL.

« Il pose évidemment des questions sur le risque, sur le rapport coût-efficacité, sur les chances que nous avons de la réussir », a-t-il dit.

« La décision est très rapide, le feu vert m’est donné après un temps de réflexion, je pense une demi-heure après », a noté le général Lecointre.

Le président, qui assistait à un sommet européen en Roumanie, « prend une demi-heure, il échange avec le chef d’état-major particulier qui l’accompagne, l’amiral (Bernard) Rogel, qui reprécise un certain nombre d’éléments ».

« Moi j’ai en tout début de soirée le retour, une demi-heure après, me disant +en avant, vous avez le feu vert+ et donc je donne l’ordre à l’amiral (Laurent) Isnard (chef des forces spéciales) de lancer cette opération », poursuit-il.

Le « risque important » qu’il faut alors calculer c’est de « perdre ses propres hommes et, même si nous faisons tout pour le limiter au maximum, celui de blesser ou de perdre un otage », pointe le chef d’état-major des armées.

Quelque « 200 personnes » ont été mobilisées au total, avec des moyens de renseignement (drones), des moyens médicaux, la logistique pour ravitailler les hélicoptères, outre la « vingtaine de commandos » en première ligne pour libérer les otages.

« Ce sont de vraies opérations militaires dans lesquelles nous mettons en place l’élément qui va à proprement parler conduire l’action d’assaut, de fouille, de conquête de la zone et puis autour de ces éléments-là, des éléments logistiques qui peuvent apporter des moyens, évacuer, soigner et puis des éléments d’appui (avions, hélicoptères) », a-t-il noté.

La mission de libération des otages elle-même n’a pris que « quelques minutes », a-t-il précisé.

« L’infiltration à pied (jusqu’au site où étaient détenus les otages, ndlr) a été longue », a noté le général, en se refusant à plus de précisions. Mais l’assaut lui-même fut « très rapide ».

« Lorsqu’ils arrivent à proximité, il reste 200 mètres à faire à découvert, de nuit (…) A dix mètres de l’objectif ils sont décelés et à ce moment-là, le reste se passe en quelques minutes », dit-il.