La Belgique n’exclut pas de participer à l’avenir au projet d’opération militaire française Takuba au Mali, qui, pour éviter l’enlisement, vise à réunir des forces spéciales de différents pays, a indiqué jeudi lors d’un entretien avec l’AFP le chef de la diplomatie belge Philippe Goffin.

A la question de savoir si la Belgique pourrait répondre favorablement à une requête de la France auprès de ses partenaires européens pour qu’ils envoient des militaires dans ce cadre, le ministre belge a répondu: « C’est en débat, en dialogue. On a déjà beaucoup de militaires au Mali, au Niger ».

« On est un gouvernement en affaires courantes. Donc engager de nouvelles forces requiert un gouvernement en plein exercice, plus l’accord du Parlement », a-t-il insisté.

Parmi les pays approchés par la France, l’Allemagne a déjà répondu par la négative, tandis que l’Estonie a promis quelques dizaines de militaires. Ces deux pays sont actuellement membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU.

Interrogé sur l’avenir de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), l’une des plus coûteuses et meurtrières pour les Nations unies, et dont les Etats-Unis veulent revoir la mission et réduire le format en juin, Philippe Goffin, dont le pays préside en février le Conseil de sécurité, a reconnu qu’elle avait perdu de sa popularité.

« Pour être allé sur place, c’est vrai que la population malienne est presque maintenant dans une phase de rejet à l’égard de la Minusma en estimant qu’elle ne sert à rien et que son activité est totalement inutile », a-t-il relevé.

« Quand on voit l’aggravation de la situation par rapport aux positions terroristes qui sont en train de se développer là-bas, je plaide évidemment pour un maintien de notre présence. Qu’on ait une redéfinition du rôle de la Minusma, je pense que ce n’est jamais mauvais d’avoir une réévaluation de ce qui fonctionne, ne fonctionne pas ».

Selon son entourage, la Belgique compte actuellement 85 Casques bleus dans la Minusma, à Bamako et Gao (nord-est). Certains sont insérés dans l’état-major, les autres participent à du recueil de renseignement, de la surveillance et font des reconnaissances.

Une dizaine de militaires belges contribuent par ailleurs à une mission européenne de formation de l’armée malienne. D’autres militaires belges sont aussi présents au Niger