L’université de Cambridge, en Angleterre, a annoncé mardi lancer une enquête pour établir si elle a bénéficié financièrement de l’esclavagisme ou en a fait la promotion afin de « reconnaître son rôle dans cette phase sombre de l’histoire humaine ».

« L’enquête, qui durera deux ans, explorera les archives de l’Université et un certain nombre d’autres documents pour étudier comment l’institution a pu tirer profit de l’esclavagisme et de l’exploitation du travail, par le biais de dons financiers ou autres legs à des départements, bibliothèques et musées », indique la prestigieuse université dans un communiqué.

Cette enquête, menée par deux chercheurs, étudiera aussi si des universitaires de Cambridge ont publié des textes qui ont pu « renforcer ou valider un mode de pensée basé sur la race entre le XVIIIe et le début du XXe siècle ».

Depuis quelques années, les plus prestigieuses universités britanniques s’interrogent sur leur passé colonial. En 2016, à Oxford, autre pôle d’excellence universitaire britannique, des étudiants avaient milité pour demander qu’une statue du colonisateur et suprémaciste blanc Cecil Rhodes soit « déboulonnée ». L’université l’a finalement conservée.

« Le public et les universitaires s’intéressent de plus en plus aux liens entre les vieilles universités britanniques et la traite des esclaves. Il est donc tout à fait normal que Cambridge examine si elle a elle-même bénéficié du travail forcé pendant la période coloniale », a déclaré le professeur Stephen Toope, vice-chancelier de l’université de Cambridge, cité dans le communiqué.

« Nous ne pouvons pas changer le passé mais nous ne devrions pas pour autant chercher à l’ignorer. J’espère que ce processus aidera l’Université à comprendre et à reconnaître son rôle au cours de cette phase sombre de l’histoire humaine », a-t-il ajouté.

Les conclusions de l’étude sont attendues à l’automne 2021.