Le principal parti d’opposition a conservé le contrôle de l’Etat de Rivers, principal Etat producteur de pétrole dans le sud du Nigeria, premier producteur de brut d’Afrique, selon les résultats officiels d’une élection marquée par des violences et retards.

Le gouverneur sortant Nyesom Wike, du Parti démocratique populaire (PDP), a été réélu le mois dernier pour un second mandat avec 886.264 voix. Son rival le plus proche, Biokpomabo Awara, du Congrès de l’Alliance africaine (AAC), en a obtenu 173.859, a déclaré mercredi soir la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

M. Awara, un relatif inconnu, était soutenu par le parti du président Muhammadu Buhari, le Congrès des progressistes (APC) qui n’avait pas pu présenter de candidat en raison d’une décision de justice.

M. Wike a dédié sa victoire aux gens de l’État de Rivers « tués pour défendre la démocratie », en ajoutant sur Twitter : « Ils ont tout tenté pour nous déstabiliser, mais nous avons gagné ».

L’élection du gouverneur a eu lieu le 9 mars, deux semaines après que le président Buhari eut obtenu un second mandat en battant le candidat du PDP Atiku Abubakar qui conteste le résultat de la présidentielle.

La collecte des résultats de l’Etat de Rivers avait été suspendue le 10 mars en raison de la violence et de l’intimidation exercées sur des responsables électoraux par des hommes en uniforme. Des routes ont été bloquées autour du bâtiment où le personnel comptait les voix, ce qui a provoqué un affrontement avec la police.

L’armée a catégoriquement nié toute implication dans les incidents et a accusé des « voyous politiques » armés de s’être fait passer pour des militaires. Les tensions et la violence étaient déjà vives avant le vote en raison de la décision d’un tribunal qui avait empêché les candidats de l »APC de se présenter en raison d’irrégularités dans le processus de sélection.

Rivers est un Etat clé clé en raison de la production de pétrole et de gaz dans la région. Plus de 50 personnes ont été tuées lors des élections présidentielles et parlementaires du 23 février, la plupart dans cet Etat, selon des observateurs électoraux.