Déploiements militaires américains dans le Golfe, « menaces » présumées émanant de l’Iran, « actes de sabotage » contre des pétroliers et attaques de drones sur un oléoduc saoudien, rappel de près d’un mois d’escalade des tensions au Moyen-Orient.

– « Menace » iranienne –

Le 5 mai, le conseiller à la sécurité nationale américain John Bolton annonce le déploiement du porte-avions USS Abraham Lincoln et d’une force de bombardiers dans la région du Moyen-Orient.

Le lendemain, le ministre de la Défense par intérim Patrick Shanahan qualifie ce déploiement de « réponse à des indications d’une menace crédible de la part des forces du régime iranien ».

Le 7, les Etats-Unis annoncent dépêcher plusieurs bombardiers B-52 dans le Golfe. Depuis, le Pentagone a annoncé l’envoi d’un navire de guerre et d’une batterie de missiles Patriot.

– Sanctions contre Téhéran –

Le 8, l’Iran décide de cesser de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi, des mesures auxquelles il s’était engagé dans le cadre de l’accord international de 2015 limitant son programme nucléaire.

Un an après la dénonciation de l’accord par les Etats-Unis, qui ont rétabli leurs sanctions contre l’Iran, le président américain Donald Trump impose de nouvelles sanctions contre « les secteurs iraniens du fer, de l’acier, de l’aluminium et du cuivre ».

– « Sabotage » –

Le 12, quatre navires, dont deux pétroliers saoudiens, sont la cible d' »actes de sabotage » au large de Fujairah, membre des Emirats arabes unis).

Fujairah est le seul émirat de la fédération à être situé sur la côte de la mer d’Arabie, au sud du détroit d’Ormuz, par où passent la plupart des exportations de pétrole du Golfe.

Téhéran, qui a menacé à plusieurs reprises de fermer ce détroit stratégique, juge ces actes « alarmants ».

– « Pas de guerre » –

Le 13, les Européens signifient au secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo leur préoccupation face au risque d’un conflit « par accident » dans le Golfe.

Le lendemain, celui-ci réfute toute volonté de guerre de la part des Etats-Unis.

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, affirme qu' »il n’y aura pas de guerre » avec les Etats-Unis.

– Attaque de drones –

Le 14, des rebelles pro-iraniens Houthis, qui contrôlent de vastes zones au Yémen, revendiquent une attaque dans la région de Ryad, effectuée avec des drones contre deux stations de pompage d’un oléoduc reliant l’est à l’ouest du royaume saoudien, premier exportateur de pétrole au monde.

Deux jours plus tard, la coalition sous commandement saoudien mène une série de raids aériens sur Sanaa, contrôlée par les Houthis. Ryad accuse l’Iran d’être derrière l’attaque contre l’oléoduc.

– Retrait de diplomates d’Irak –

Le 15, le département d’Etat américain ordonne à son personnel diplomatique non essentiel de quitter l’ambassade de Bagdad et le consulat d’Erbil (nord).

« Il s’agit d’une menace imminente contre notre personnel », déclare un haut responsable américain, évoquant la responsabilité de « milices irakiennes sous commandement et contrôle des Gardiens de la Révolution iraniens ».

– « Dissuasion » –

Le 19, Donald Trump menace l’Iran d’une « fin officielle » s’il attaque les intérêts américains. « Les railleries génocidaires » ne mettront « pas fin à l’Iran », répond le lendemain le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

M. Trump affirme que les Etats-Unis n’ont pas cherché à engager un dialogue avec l’Iran, ajoutant que Téhéran doit faire le premier pas s’il souhaite négocier.

Le 21, Mike Pompeo juge « assez probable » que l’Iran soit derrière les « actes de sabotage » contre quatre navires dans le Golfe.

Patrick Shanahan déclare que l’action des Etats-Unis a permis « d’écarter le risque d’attaques. « Il s’agit de faire de la dissuasion, pas la guerre ».

Le 24, Washington annonce le déploiement de 1.500 soldats supplémentaires au Moyen-Orient, « pour la plupart préventives », invoquant des « menaces persistantes » émanant du « plus haut niveau » du gouvernement iranien.

L’administration Trump annonce de nouvelles ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Emirats, en invoquant « l’agression iranienne » pour contourner le Congrès.

– Pas de « changement de régime » –

Le 27, Donald Trump évoque la possibilité de négociations avec l’Iran. « Je crois vraiment que l’Iran voudrait parler et s’ils veulent parler, nous parlerons », dit-il.

« Nous ne cherchons pas un changement de régime, ce que nous voulons c’est l’absence d’armes nucléaires », ajoute-t-il, estimant pouvoir « parvenir à un accord ».