Les Etats-Unis doivent réintégrer l’accord international visant à limiter le programme nucléaire iranien et mettre fin au « terrorisme économique » contre Téhéran s’ils veulent mener des négociations, a souligné jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.
« Les Etats-Unis sont engagés dans une guerre économique contre le peuple iranien et il ne sera pas possible pour nous de traiter avec les Etats-Unis s’ils ne cessent pas leur guerre, leur terrorisme économique contre les Iraniens », a-t-il indiqué à des journalistes au cours d’une visite en Malaisie.
« Nous avons parlé in extenso avec les Etats-Unis, nous avions obtenu un accord et ils doivent appliquer cet accord avant de pouvoir espérer d’autres discussions », a-t-il souligné en faisant référence à l’accord nucléaire.
Les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran se sont exacerbées depuis le retrait de Washington en 2018 de ce pacte, suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran.
A l’occasion du sommet du G7 en France, Donald Trump a donné un signe de décrispation en n’écartant pas le principe d’une rencontre avec son homologue iranien Hassan Rohani.
Mais ce dernier a jeté un froid mardi en soulignant que Washington devait d’abord lever toutes les sanctions contre l’Iran, ce qu’a réitéré son ministre des Affaires étrangères.
L’Iran est en discussions avec les autres grandes puissances impliquées dans cet accord, a-t-il relevé.
« Si (les Etats-Unis) veulent revenir dans la pièce, il y a un ticket qu’ils doivent acheter, et ce ticket c’est de respecter l’accord », a ajouté le ministre iranien qui avait effectué une visite surprise en France en marge du G7.
Le ministre américain de la Défense Mark Esper a aussi appelé Téhéran mercredi à entrer en discussions avec Washington pour apaiser les tensions dans le Golfe. « Nous ne cherchons pas un conflit avec l’Iran. Nous voulons traiter avec eux par la diplomatie », a-t-il noté.
Les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran ont été exacerbées ces derniers mois par de mystérieuses attaques contre des navires dans la région du Golfe en mai et juin, un drone abattu et des pétroliers saisis, faisant planer la menace d’une escalade entre les deux pays.