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Les temps forts de la crise politique au Pérou

De la destitution du chef de l’Etat Martin Vizcarra à la démission du président intérimaire Manuel Merino sous la pression de la rue et de la classe politique, voici les temps forts de la crise au Pérou.

Vizcarra destitué

Le 9 novembre 2020, moins de deux mois après une première tentative, le parlement vote la destitution du populaire président Martin Vizcarra, pour « incapacité morale, sur fond d’accusation de pots-de-vins présumés reçus en tant que gouverneur en 2014, ce qu’il nie.

Considéré par la population comme le héraut de la lutte anti-corruption, M. Vizcarra, arrivé au pouvoir en 2018 après la démission de Pedro Pablo Kuczynski dont il était le vice-président, n’appartient à aucun parti politique.

Manuel Merino président intérimaire

Le 10, le chef du Parlement Manuel Merino, ingénieur agronome de centre-droit, devient président par intérim. Il assure qu’il respectera le calendrier des élections générales prévues en avril 2021.

L’ancien maire de Lima et candidat probable à la présidence, George Forsythe évoque « un coup d’Etat déguisé ».

Des manifestations contre la destitution ont lieu dans plusieurs villes.

Manifestations réprimées

Le 11, quelque 5.000 personnes manifestent à Lima contre le nouveau président, tandis que dans plusieurs quartiers résonnent des « cacerolazos » (concerts de casseroles).

Le lendemain, Martin Vizcarra met en cause la légitimité du nouveau pouvoir et appelle les Péruviens à protester pacifiquement. Manuel Merino appelle au calme.

Des milliers de personnes, souvent vêtues de noir, manifestent leur colère dans plusieurs villes.

La répression des manifestations fait 14 blessés, dont deux graves par arme à feu, selon plusieurs organisations de défense des droits humains.

La justice interdit à Martin Vizcarra de quitter le pays pendant 18 mois.

Appels à la démission de Merino

Le 14, des milliers de manifestants, pour la plupart des jeunes, descendent dans la rue pour exiger la démission de M. Merino et rejeter ce qu’ils considèrent comme un coup d’Etat parlementaire, avec des slogans comme « Merino imposteur » ou « le Pérou s’est réveillé ».

La répression des manifestations fait deux morts et une centaine de blessés.

Le chef du parlement Luis Valdez « demande à M. Merino d’envisager sa démission immédiate ».

Le maire de Lima, Jorge Muñoz, membre comme M. Merino du parti Action Populaire, exige également la démission du président.

L’archevêque de Lima, Carlos Castillo, condamne la répression policière.

Dix des 18 ministres de M. Merino démissionnent.

Merino démissionne

Le 15, le parlement entame une réunion d’urgence pour tenter de résoudre la crise politique.

Manuel Merino annonce sa démission lors d’une allocution télévisée, suscitant des scènes de liesse dans la capitale.

M. Vizcarra salue un pas vers le rétablissement des institutions démocratiques. Il demande à la Cour constitutionnelle de se prononcer rapidement sur sa destitution.

Dans la nuit du 15 au 16, le parlement échoue à élire un successeur au président par intérim.

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