Le pape François, qui a confié dimanche se sentir « en cage » en s’exprimant par vidéo aux fidèles assemblés sur la place Saint-Pierre à Rome, a repris lundi ses audiences privées avec des hôtes placés toutefois à distance.
Il a reçu lundi longuement une trentaine d’évêques français en pèlerinage à Rome pour une semaine, mais aussi un prélat du Pérou ainsi que deux ambassadeurs étrangers auprès du Saint-Siège.
Dans des photos officielles de la rencontre, les 30 évêques venus de l’ouest de la France sont assis sur des fauteuils bien espacés les uns des autres, à bonne distance également du pape François qui s’exprime avec un micro.
Les prélats ont néanmoins tous serré la main du pape lors de cette rencontre, a précisé un participant.
« Après 2h40 non-stop avec le pape Français, je peux vous assurer qu’il est en grande forme », a commenté François Jacolin, évêque de Luçon, sur le compte Twitter de l’Eglise catholique de Vendée.
François, dont un poumon a été atteint dans sa jeunesse, souffre depuis près de deux semaines d’un simple rhume qui a suscité de nombreuses interrogations en raison de l’épidémie du coronavirus.
Avant de voir le pape, les évêques français étaient apparus particulièrement serrés les uns contre les autres dans l’espace restreint devant la tombe de Saint Pierre, dans la nécropole se trouvant sous la basilique Saint-Pierre, selon des clichés.
Lundi matin, le pape François a aussi présidé une messe dans la chapelle de sa résidence hôtelière Sainte Marthe, retransmise en direct par le Vatican, alors qu’elle est habituellement privée. Cette décision a été prise « en relation à la situation particulière due au risque de diffusion du Covid-19 », a expliqué le Saint-Siège.
Le gouvernement italien a en effet annoncé dimanche par décret la suspension de toutes les cérémonies religieuses (messes et funérailles) jusqu’au 3 avril.
Le pape argentin, qui avait encore la voix enrouée, a dédié sa première messe matinale diffusée par vidéo aux « malades de l’épidémie du coronavirus, aux médecins, aux infirmiers, aux volontaires qui aident tant, aux familles, aux anciens dans les maisons de repos, aux prisonniers qui sont enfermés ».
« C’est un peu étrange cette prière de l’Angélus d’aujourd’hui, avec un pape en cage dans la bibliothèque », avait lancé dimanche François depuis sa bibliothèque privée aux pèlerins qui l’écoutaient sur la place Saint-Pierre via des écrans géants. Une première destinée à réduire les attroupements et contacts en pleine épidémie du coronavirus.