Le prince Harry a estimé que le Commonwealth, dirigé par sa grand-mère la reine Elisabeth II, devrait « reconnaître » les erreurs liées à son passé colonial, lors d’une réunion dont des extraits vidéo ont été publiés lundi par l’association qui l’organisait, dans le sillage du mouvement Black Lives Matter.
« Quand on regarde le Commonwealth, ce n’est pas possible d’aller de l’avant si nous ne reconnaissons pas le passé », a déclaré le prince Harry, à propos de ce regroupement de 54 pays, dont la plupart faisaient partie de l’empire colonial britannique.
Intervenant lors d’une réunion vidéo organisée par le Queen’s Commonwealth Trust’s, association créée pour permettre aux jeunes du Commonwealth de partager leurs points de vue, le prince de 35 ans a estimé que « ce ne sera pas facile et dans certains cas, cela va nous mettre mal à l’aise, mais il faut le faire, car tout le monde en profitera ».
« Cette introspection, c’est reconnaître les erreurs que nous avons tous commises, n’est-ce pas ? », a ajouté son épouse Meghan Markle, ex-actrice américaine métisse de 38 ans, qui s’était déjà exprimée début juin sur le racisme et les violences policières aux Etats-Unis.
Le duc et la duchesse de Sussex, président et co-présidente de l’association, ont rejoint par vidéo cette réunion organisée le 1er juillet pour réfléchir à l’avenir du Commonwealth à la lumière du mouvement « Black Lives Matter », déclenché par la mort de George Floyd, un Américain noir non armé asphyxié par un policier blanc à Minneapolis.
A partir de Los Angeles, où le couple habite depuis qu’il s’est mis en retrait de la famille royale britannique, Harry et Meghan ont pu échanger avec quatre jeunes dirigeants noirs d’organisations visant à lutter contre le racisme ou à promouvoir la diversité.
La semaine dernière, Harry avait souligné son engagement personnel dans la lutte contre le racisme institutionnel, affirmant qu’il n’avait « pas sa place » dans la société mais qu’il était encore trop répandu. Il avait par ailleurs dénoncé à plusieurs reprises le racisme dont la presse britannique faisait preuve selon lui à l’égard de sa femme.
Au Royaume-Uni, plusieurs manifestations liées au mouvement « Black Lives Matter » ont été organisées ces dernières semaines et certaines statues symbolisant le passé colonial du pays ont été prises pour cible, voire déboulonnées.