Un tribunal japonais a acquitté jeudi un homme qui a passé plus de 13 ans en prison pour un meurtre qu’il n’a pas commis, selon les conclusions d’un procès en révision rapportées par sa défense.
« Il a bien été déclaré innocent », a indiqué à l’AFP une représentante du cabinet de son principal avocat, Fumio Takemura.
Koki Miyata, aujourd’hui âgé de 85 ans, avait été arrêté il y a 34 ans, accusé d’avoir tué à l’arme blanche une connaissance dans la ville de Matsubase (préfecture de Kumamoto, sud-ouest).
Il avait écopé en 1986 de 13 ans de réclusion ferme, sentence confirmée par la Cour suprême quatre ans plus tard et qu’il a effectuée tout en clamant son innocence.
Libéré en 1999 et victime ensuite d’accidents vasculaires cérébraux qui l’ont laissé en partie handicapé, il a attendu pendant près de 20 ans qu’aboutisse fin 2018 sa demande de révision de procès.
« Il y a objectivement des contradictions dans les aveux et aucune preuve matérielle n’existe », a expliqué le juge pour justifier cette rare décision, selon les médias.
Ces dernières années, les demandes de révision de procès se multiplient dans l’archipel, en raison de changements légaux, dont la mise en oeuvre des jurys populaires pour les crimes graves et le fait que les procureurs doivent présenter les preuves matérielles à la défense. Ce n’était pas le cas autrefois et aboutissait à faire des aveux les éléments probants.
Toutefois, toutes les requêtes en révision ne sont pas satisfaites et le parquet fait généralement appel.
Le cas le plus connu est celui d’Iwao Hakamada.
Condamné à la peine capitale pour un quadruple assassinat, il avait été libéré en 2014 après 48 ans passés dans les couloirs de la mort avec chaque matin la crainte d’être pendu.
Une cour avait alors estimé légitime sa demande de révision de procès. Mais le parquet a contesté cette décision et a gagné en juin 2018, ce qui a poussé les soutiens de M. Hakamada, resté en liberté, à solliciter la Cour suprême.
La décision de cette dernière, qui se prononce sur la procédure et non sur le fond du dossier, est toujours attendue.
Une manifestation a encore eu lieu mercredi à Tokyo pour demander à l’instance de lui accorder vite un nouveau procès et obtenir son acquittement.
Depuis les années 1980, quatre condamnés à mort ont été innocentés au Japon, plusieurs décennies après leur première sentence.