La justice italienne a ouvert une enquête sur la mort d’une top model russe, Galina Fedorova, retrouvée nue dans la mer près d’une base de l’Otan, en Sardaigne, a indiqué jeudi à l’AFP le magistrat en charge de l’affaire.

Galina Fedorova, 35 ans, faisait régulièrement la couverture de grands magazines masculins comme Penthouse et Playboy, posant dans le plus simple appareil ou très légèrement vêtue, d’après les médias.

Son corps a été repêché samedi au large de Teulada, dans le Sud de l’île.

« L’enquête se poursuit et selon un premier rapport très préliminaire la jeune femme est morte noyée », a déclaré au téléphone le procureur Enrico Lussu, du parquet de Cagliari, la capitale de la Sardaigne.

Selon le récit de son compagnon et photographe, Gerenius Tavarov, un quadragénaire de nationalité russo-anglaise d’après la presse italienne, le couple avait loué un canot pneumatique pour une sortie dans les eaux bleues de la côte sarde.

Alors qu’ils s’étaient jetés en mer pour se rafraîchir, le canot se serait détaché de son ancre et serait parti à la dérive. L’homme aurait nagé seul vers la terre ferme tandis que la jeune femme tentait, en vain, de le rejoindre, indique le quotidien local Unione sarda.

Le parquet de Cagliari a saisi les téléphones portables, un appareil photos, un ordinateur et un drone à bord du canot. Celui-ci porterait des traces d’impact, peut-être suite à un choc avec un récif ou une autre embarcation, et l’enquête a été ouverte pour des chefs d’homicide involontaire, croit savoir Unione sarda.

« Nous avons ordonné l’analyse du contenu de ces appareils dont une copie a déjà été réalisée et qui seront rapidement restitués à leur propriétaire », a précisé M. Lussu.

Le canot contenait aussi des bouteilles d’alcool fort, selon la même source.

Si l’autopsie a conclu à la mort par noyade de Galina Fedorova, les enquêteurs souhaitent écarter toute autre hypothèse en raison de la proximité de la base militaire de l’Otan, une des plus grandes en Italie, et les origines russes du top model et du photographe.

« Plus de 7.000 hectares (…) il y a une école de tirs pour missiles téléguidés, vastes zones utilisées comme cibles d’artillerie (…) d’entraînement d’équipes spéciales et de contre-espionnage. Inévitable qu’outre l’enquête judiciaire les services de renseignement se soient également mis à l’œuvre », écrit jeudi le Corriere della Sera.