Avec « Iron Claw », porté par la star d’Hollywood Zac Efron et la révélation Jeremy Allen White, le réalisateur Sean Durkin livre l’un des films les plus sombres sur le sport aux Etats-Unis, avec le catch pour toile de fond.

Le scénario du long-métrage en salles mercredi est inspiré de l’histoire vraie d’une famille de lutteurs des années 1970 et 80, au destin tragique à cause d’un père obsédé par le succès.

Zac Efron, 36 ans, coqueluche de Disney dans les années 2000 notamment avec la série de films pour adolescents « High School Musical », est méconnaissable en raison d’une préparation physique extrême.

A ses côtés, Jeremy Allen White, 32 ans, héros de la série multi-récompensée « The Bear », montre lui aussi l’étendue de sa palette d’acteur.

Dans « Iron Claw », le spectateur découvre le monde du catch aux Etats-Unis, qui mélange prouesses athlétiques et pantomime. Mais le film traite avant tout des « mensonges du rêve américain », cette idée que vouloir être le meilleur à tout prix est la seule manière de survivre, insiste le réalisateur de 42 ans auprès de l’AFP.

« C’est pertinent parce qu’aujourd’hui nous parlons enfin de santé mentale, même si ça ne fait que quelques années qu’on entend les athlètes en parler », poursuit Sean Durkin.

Pour lui, gérer l’émotion d’Efron, « un acteur très engagé (qui) a tout donné, surtout sur le plan émotionnel », a été le plus gros défi du film.

« On devait souvent lui dire de ne pas pleurer pendant les scènes, que c’était trop tôt dans le film. Pour la scène finale, le dernier jour, je lui ai dit qu’il pouvait tout lâcher et c’est ce qu’il a fait », ajoute le réalisateur.

Les débuts du catch aux Etats-Unis étaient particulièrement éprouvants pour les sportifs, en déplacement toute l’année et peu soutenus.

« Ils mettaient leurs corps à rude épreuve jour après jour, juste pour le divertissement et, s’ils ne pouvaient pas lutter, c’était fini pour eux », rappelle Sean Durkin.

Une pression physique mais aussi mentale : « l’ironie, c’est que les catcheurs expriment toutes leurs émotions sur le ring, les hauts comme les bas. Mais quand ils quittent la scène, ils ne peuvent plus le faire à cause de l’injonction archaïque et absurde d’être un homme, un vrai ».