La Chine a appelé mercredi le Royaume-Uni à « cesser immédiatement toute ingérence » dans les affaires hongkongaises, après l’appel de Londres à ne pas imposer une loi controversée sur la sécurité nationale dans le territoire autonome.

Ce projet législatif arrive en réaction aux manifestations monstres contre l’influence de Pékin qui ont ébranlé Hong Kong en 2019. Elles avaient donné lieu à des violences et renforcé un courant pro-indépendance jadis marginal.

Le projet de loi, qui a obtenu le feu vert du parlement chinois mais qui n’est pas finalisé, prévoit de punir les activités séparatistes, « terroristes », la subversion, ou encore les ingérences étrangères dans le territoire.

Le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Australie et le Canada ont publiquement exprimé leurs craintes. Et le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a exhorté mardi Pékin à renoncer à cette loi.

« Il est encore temps pour la Chine de réfléchir, de s’éloigner du précipice et de respecter l’autonomie de Hong Kong et ses propres obligations ainsi que ses obligations internationales », avait-il déclaré.

Une position qui a fait violemment réagir Pékin mercredi.

« Nous conseillons à la partie britannique (…) de cesser immédiatement toute ingérence dans les affaires hongkongaises et les affaires intérieures de la Chine », a répliqué Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Sinon, elle ne fera rien d’autre que se tirer une balle dans le pied », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse, précisant que Pékin avait protesté officiellement auprès de Londres.

En vertu du concept « Un pays, deux systèmes », l’ex-colonie britannique bénéficie depuis sa rétrocession à la Chine en 1997 d’une large autonomie, de la liberté d’expression et d’une justice indépendante.

L’opposition pro-démocratie hongkongaise, tout comme Londres, est vent debout contre le projet de loi, qui selon eux rogne les libertés du territoire.

« Nous conseillons à la partie britannique (…) d’abandonner sa mentalité de Guerre froide, son état d’esprit colonial, de reconnaître et de respecter le fait que Hong Kong a été rendu » à la Chine, a indiqué Zhao Lijian.

Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré mardi qu’il proposerait à des millions de Hongkongais des passeports et un possible accès à la citoyenneté britannique si Pékin appliquait cette loi.

« La Grande-Bretagne ne cherche pas à entraver la montée de la Chine » sur la scène internationale, a assuré Boris Johnson. « La Grande-Bretagne veut seulement que Hong Kong prospère dans le cadre d’un pays, deux systèmes. »