La frontière entre la Guinée équatoriale et le Cameroun, fermée officiellement le 11 octobre, veille de la fête de l’indépendance équato-guinéenne, n’a toujours pas été rouverte plus de dix jours plus tard, selon plusieurs témoignages recueillis mardi par l’AFP.

« La frontière est toujours fermée, rien ne passe, nous ne savons pas pour quelle raison », a déclaré un policier d’Ebibeyin, une ville frontalière située côté Guinée équatoriale, qui a souhaité garder l’anonymat.

Les autorités ferment généralement les frontières à l’occasion des fêtes pour rouvrir un ou deux jours après les célébrations.

Côté camerounais, même son de cloche: « Nous ne comprenons pas pourquoi les autorités équato-guinéennes maintiennent la frontière fermée », indique un responsable de la ville frontalière de Kye-Ossi.

L’arrêt des échanges entre les deux pays commence à exaspérer certains habitants. « Depuis la fermeture de la frontière, mes recettes journalières ont diminué de 85% », se plaint Santi Obiang, un vendeur de vin installé à Ebibeyin et dont la plupart des clients sont originaires du Cameroun.

La zone frontalière de la Guinée équatoriale, du Cameroun et du Gabon, appelée zone des trois frontières, est une plaque tournante des échanges commerciaux, mais aussi de trafics.

Malabo surveille particulièrement cette frontière où une trentaine d’hommes armés avaient été arrêtés fin 2017, accusés d’avoir tenté un coup d’Etat contre le président Teodoro Obiang Nguema.

En juillet, des militaires camerounais ont également accusé la Guinée équatoriale d’avoir commencé à construire un mur à cette frontière, en empiétant sur son territoire. Des habitants avaient affirmé avoir constaté des travaux de défrichement le long de la frontière. Peu de temps après, Malabo avait dépêché à Yaoundé son ministre des Affaires étrangères pour démentir l’information et assurer qu’il s’agissait d’une « mésentente ».