Le Premier ministre britannique Boris Johnson a été pris en flagrant délit de mensonge et tentait de se tirer d’affaire en tweetant que sa rencontre avec un père de famille en colère dans un hôpital n’était en rien un incident « embarrassant ».
Une vidéo montrant Boris Johnson pris à partie mercredi par ce père de famille qui dénonce le sous-effectif chronique dans le système de santé public NHS est devenu viral, l’homme reprochant au Premier ministre d’organiser dans ce contexte une visite suivie par les medias. « Il n’y a pas de médias ici », répond Boris Johnson, sous les yeux des journalistes.
Le père de famille se tourne alors vers la personne qui filme la scène, dans le cliquetis des appareils photos, et lui demande: « Comment ça il n’y a pas de medias? Qui sont ces gens? ».
« Je suis content que ce monsieur m’ait fait part de ses problèmes. Ce n’est pas embarrassant, cela fait partie de mon travail », a tweeté mercredi soir le Premier ministre, dont le rapport à la vérité est régulièrement dénoncé par ses détracteurs.
Boris Johnson avait été renvoyé du Times pour avoir menti sur l’invention d’une citation au début de sa carrière journalistique.
Pendant la campagne du référendum sur la sortie de l’UE, il avait utilisé un slogan sur les sommes versées par le Royaume-Uni à l’UE contenant un chiffre faux.
Boris Johnson a été étrillé comme le « père des mensonges » qui a fermé la « mère des parlements », mercredi encore devant la Cour suprême à Londres, par l’avocat de députés opposés à la suspension du Parlement britannique décidée par le Premier ministre.
Enfin il ne cesse de proclamer qu’il fait des « progrès » dans les négociations avec Bruxelles sur un accord de sortie de l’UE, tandis que les responsables européens, du Premier ministre irlandais Leo Varadkar au négociateur de l’UE Michel Barnier, ne cessent de démentir le moindre progrès et affirment même qu’il n’a mis aucune proposition écrite viable sur la table.
En difficulté sur le Brexit, le Premier ministre conservateur est systématiquement pris à parti par des mécontents dès qu’il met le pied hors de Downing Street pour des visites officielles.