Les juges antiterroristes chargés de l’enquête sur l’assassinat du père Jacques Hamel en 2016 dans le nord-ouest de la France ont terminé leur enquête, ouvrant la voie à un procès de quatre proches des deux jihadistes tués par la police, a-t-on appris lundi de source judiciaire.
Cette décision, prise vendredi, est le prélude aux réquisitions du parquet de Paris et à la décision finale des juges sur l’organisation d’un procès aux assises.
L’assassinat, le 26 juillet 2016, de ce prêtre dans son église, cible religieuse hautement symbolique, avait eu un retentissement international, douze jours après l’attentat terroriste de Nice (sud-est) qui avait fait 86 morts.
Le prêtre Jacques Hamel, 85 ans, venait d’achever sa messe matinale à Saint-Etienne du Rouvray devant trois religieuses et un couple de paroissiens quand il avait été tué de deux coups de couteaux à la gorge.
Les assassins, qui se réclamaient de l’organisation Etat islamique, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, 19 ans, tous deux fichés S, avaient été abattus par la police à leur sortie de l’église dans cette petite ville de la banlieue industrielle de Rouen.
Un paroissien, Guy Coponet, alors âgé de 86 ans, avait été obligé de filmer l’assassinat avec un téléphone avant d’être poignardé à son tour. Blessé à la gorge, au bras et dans le dos, il a toutefois survécu.
Depuis trois hommes, toujours détenus, ont été inculpés pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ».
Le premier, Farid K., arrêté au lendemain de l’attaque, est un cousin d’Abdel Malik Petitjean. Les enquêteurs ont la conviction que cet homme de 35 ans connaissait le projet d’attaque, ce qu’il conteste.
Quelques jours après, les enquêteurs avaient interpellé Yassine S. Ce jeune homme de 26 ans désormais, avait rejoint les deux jihadistes à Saint-Étienne-du-Rouvray, mais les avait finalement quittés sans participer à l’attaque.
En 2018, les juges avaient inculpé un troisième homme, Jean-Philippe Steven Jean Louis, 24 ans, qui s’était rendu avec Abdel Malik Petitjean en Turquie en juin 2016, quelques semaines avant l’attentat, vraisemblablement dans l’intention d’aller en Syrie.
Ce dernier était toutefois rentré en France tandis que son comparse avait été arrêté par les autorités turques puis expulsé.
Instigateur probable de l’attentat, Rachid Kassim, célèbre recruteur français du groupe EI, est le quatrième homme impliqué dans ce dossier.
Considéré aujourd’hui comme mort, ce jihadiste est également accusé d’avoir téléguidé un autre attentat à l’ouest de Paris et plusieurs projets d’attaques en France