Comment parer aux attaques contre un satellite dans l’espace? Le président français Emmanuel Macron s’est rendu vendredi au Centre national d’études spatiales (CNES) à Toulouse (sud) pour assister à l’exercice militaire spatial AsterX, le premier organisé en France et en Europe.

Avec son état-major, il préside d’abord une réunion de travail du commandement de l’Espace créé en 2017 pour piloter la stratégie militaire spatiale.

« Je suis très heureux qu’on puisse faire le point sur les enjeux stratégiques et les enjeux capactaires et d’innovation, ainsi que les enjeux géopolitiques et leur évolution », a-t-il dit en démarrant la réunion.

Le président rencontrera ensuite les opérateurs d’AsterX, une simulation de crise spatiale internationale sur quatre jours.

Le scénario de cette simulation part d’une crise entre un Etat doté de capacités spatiales et un autre qui a un accord d’assistance militaire avec la France.

« Il faut avoir des moyens d’action si jamais on voit qu’il y a des dangers qui pèsent sur nos capacités ou celles de nos alliés », souligne la présidence française. Une attaque contre un satellite militaire français peut bloquer par exemple les chaînes de transmission des armées.

La France conduit l’exercice avec le concours de plusieurs pays alliés (Allemagne, Italie, Etats-Unis). L’enjeu est de simuler des changements d’orbite de satellites, de prévoir des lancements de satellites en urgence pour pouvoir pallier la panne ou la mise en fonction d’autres satellites, de surveiller des rentrées à risque, de savoir brouiller un signal ou aveugler temporairement un satellite hostile.

Des hypothèses loin d’être fictives : en 2017, le « satellite-espion » russe Louch-Olympe avait tenté de s’approcher du satellite militaire franco-italien Athena-Fidus. L’an dernier, Washington a accusé la Russie d’avoir « conduit un test non-destructeur d’une arme antisatellite depuis l’espace« . Depuis, d’autres comportements du même type ont eu lieu, a indiqué la présidence sans en dévoiler le détail.