Patrick Balkany, maire de la droite française devenu le symbole des abus de certains politiciens après des condamnations pour fraude fiscale et blanchiment, a annoncé depuis sa prison se représenter à la tête de sa ville de Levallois-Perret, près de Paris.
« Patrick souhaite conduire » la liste de la majorité: c’est ainsi qu’Isabelle Balkany, son épouse également condamnée, a officialisé lundi soir devant les élus de la majorité municipale la candidature de son mari, toujours maire LR (droite) malgré son incarcération.
A l’issue de cette réunion, Patrick Balkany a appelé son épouse sur son portable depuis sa cellule et celle-ci a mis sur haut-parleur. Une discussion a suivi, au ton « chaleureux », durant laquelle il fut question notamment des « maux de dos » de M. Balkany et de son repas du soir à base d' »oeufs au plat et de coquillettes au beurre », selon des élus joints par l’AFP.
Cette candidature est intervenue quelques heures après que Patrick Balkany eut réitéré sa demande de remise en liberté devant la cour d’appel de Paris, se disant fâché « d’être considéré comme un pestiféré ».
Le maire de 71 ans, qui fait les choux gras de la presse française depuis des années au sujet d’accusations de corruption, a été condamné à quatre ans de prison pour fraude fiscale le 13 septembre.
Le couple a été reconnu coupable d’avoir dissimulé 13 millions d’euros d’avoirs aux services fiscaux entre 2007 et 2014, notamment deux somptueuses villas aux Antilles et à Marrakech, par le biais de complexes montages offshore.
La nouvelle candidature du couple Balkany, qui a déjà passé 37 ans à la tête de la mairie de Levallois, a fait grincer des dents, à droite comme à gauche.
« Il est en prison. On n’est pas candidat quand on est en prison! », a lâché Arnaud de Courson, conseiller municipal d’opposition qui s’est lui aussi déclaré candidat à la mairie lundi.
« Nous l’accueillerons avec un concert de casseroles », a promis de son côté Fabien Roussel (Parti communiste), tandis que Bruno Bonnell (LREM, parti présidentiel) fustigeait une « guignolade ».
Les époux Balkany doivent être rejugés à partir de la semaine prochaine pour fraude fiscale et en février pour blanchiment aggravé.
Si le maire de Levallois était à nouveau condamné à l’issue de ses procès en appel, il pourrait se pourvoir en cassation. Ce recours suspendrait une peine d’inéligibilité, mais aussi l’exécution d’une peine de prison, sauf si la cour d’appel délivrait un nouveau mandat d’arrêt à l’audience.