Jean-Claude Romand, faux médecin français qui assassina sa famille après des années de mensonges et d’escroqueries, est sorti vendredi de prison après 26 ans de détention, une libération conditionnelle assortie d’une surveillance électronique.

« Il est sorti cette nuit » de la prison de Saint-Maur (centre) en application d’une décision de libération conditionnelle, a annoncé son avocat Jean-Louis Abad. Le 25 avril une cour d’appel lui avait accordé la liberté conditionnelle.

Le faux médecin de l’OMS, aujourd’hui âgé de 65 ans, a pris la direction de l’abbaye de Fontgombault, non loin de son ancienne prison, selon une source proche du dossier. Il sera placé sous surveillance électronique pendant une période probatoire de deux ans, avant d’être soumis pendant dix ans à des mesures d’assistance et de contrôle.

Dans sa décision du 25 avril, la justice a ordonné à Jean-Claude Romand de ne pas entrer en contact avec les victimes et les parties civiles.

Jean-Claude Romand doit aussi s’abstenir « de toute communication médiatique relative aux crimes pour lesquels il a été condamné », « réparer en tout ou partie » les dommages qu’il a causés et « se soumettre à des mesures d’examen médical, de traitement ou de soins », selon le communiqué du parquet général du 25 avril.

Condamné à la perpétuité en 1996, M. Romand était libérable depuis 2015, après une période de sûreté de 22 ans.

Le parcours du « docteur Romand » a inspiré cinéma et littérature. « L’adversaire » d’Emmanuel Carrère a été adapté au cinéma en 2002 par la réalisatrice Nicole Garcia.

Après avoir caché à ses proches son échec en faculté de médecine, Jean-Claude Romand avait menti pendant plus de quinze ans à son entourage. Marié et père de deux enfants, il se disait médecin, chercheur à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève, et faisait vivre sa famille en escroquant parents et amis, prétendant placer leurs économies en Suisse.

Acculé par plusieurs débiteurs, dont certains avaient découvert son imposture, le faux médecin, alors âgé de 38 ans, était passé à l’acte au matin du 9 janvier 1993.

Dans leur maison, il tue sa femme avec un rouleau à pâtisserie, puis sa fille de sept ans et son fils de cinq ans, en leur tirant dans le dos avec une carabine. Il tue ensuite ses parents de plusieurs balles dans le dos.

Le lendemain, il revient à son domicile et avale des barbituriques avant d’incendier la maison. Il sera retrouvé inconscient mais vivant par les pompiers.