Qui soulèvera son premier trophée de la saison ? La Supercoupe d’Espagne, organisée pour la troisième fois en Arabie Saoudite, mettra aux prises le tenant du titre, le Real Madrid, à Valence mercredi (20h00), et le renaissant FC Barcelone au Betis Séville jeudi (20h00), avant la finale, dimanche.

Un mois après la fin du Mondial-2022 au Qatar, les stars du championnat espagnol reviennent sur la péninsule arabique : à Ryad, à une heure trente de vol de Doha, Karim Benzema, Robert Lewandowski et les autres internationaux retrouveront un terrain de jeu bien connu dans le désert saoudien, pour rafler le premier trophée en jeu cette saison en Espagne.

La formule reste la même : quatre clubs sont qualifiés, les clubs classés aux deux premières places lors de la dernière Liga (le Real Madrid, champion d’Espagne, et le FC Barcelone, son dauphin), ainsi que les deux finalistes de la dernière Coupe du Roi (le Betis Séville, vainqueur, et le Valence CF).

Cette formule en mode « finale à quatre » garantit en pratique la présence lucrative du Real et du Barça… qui pourraient s’affronter en finale cette année, pour un alléchant clasico potentiel dimanche (20h00) au stade international du Roi-Fahd (67.000 places).

 

Polémiques tues

 

Pour redynamiser cette compétition en perte de vitesse, en 2020, la fédération espagnole (RFEF) décide de l’exporter, comme ses homologues française ou italienne avant elle.

Elle signe alors un contrat avec l’Arabie Saoudite pour y délocaliser la compétition durant trois ans en échange de 120 M EUR, « intégralement destinés à améliorer le football non-professionnel » selon la RFEF.

Après un détour obligé par l’Andalousie en janvier 2021 en raison de la pandémie de Covid-19, le contrat avec l’Arabie Saoudite est prolongé de sept années supplémentaires en juin 2021. La Supercoupe d’Espagne se disputera donc dans cette monarchie du golfe jusqu’en 2029 au moins.

Si les polémiques autour des droits des femmes (qui avaient obtenu l’autorisation d’accéder aux stades pour assister aux matches) avaient émaillé la première édition saoudienne en 2020 à Jeddah, sur les bords de la mer Rouge, les controverses se sont peu à peu tues concernant les pratiques de ce royaume ultraconservateur très critiqué par les défenseurs des droits humains et qui s’appuie depuis quelques années sur le sport pour améliorer son image.

 

Ancelotti contre Gattuso

 

Cette année, le public local pourra encore une fois observer de près certains des meilleurs joueurs du monde sur le terrain.

Mais la première demi-finale proposera surtout un duel sur le banc, entre Italiens. Carlo Ancelotti, qui avait amorcé son retour réussi au Real Madrid avec un premier sacre en Supercoupe d’Espagne en janvier 2022 (2-0 contre l’Athletic Bilbao), affrontera pour la première fois son ancien protégé Gennaro Gattuso, qu’il avait porté vers deux Ligues des champions avec l’AC Milan en 2003 et 2007.

« Ensemble, on a vécu des moments dont je me souviendrai pour toujours. Mais la relation n’a pas toujours été bonne entre nous, on a eu quelques problèmes d’ordre personnel dont je ne veux pas parler », a glissé « Carletto » mardi en conférence de presse, tout en louant le « jeu très intense » et « l’identité très claire » des équipes entraînées par Gattuso.

« Pour ma part, Ancelotti sait que je le respecte beaucoup. Nos problèmes étaient au niveau du travail. Mais sur le plan humain et footballistique, je le respecte énormément. On a beaucoup gagné ensemble, et c’est l’un des meilleurs entraîneurs du monde », a réagi le volcanique technicien italien.

En cas de nouveau sacre, la « Maison blanche » rejoindrait le FC Barcelone et ses 13 Supercoupes d’Espagne au sommet du palmarès.

Mais les Catalans, qui ont ravi la première place de Liga aux Merengues, entendent bien retrouver le goût de la victoire : le Barça n’a plus gagné aucun titre depuis la Coupe du Roi 2021, raflée 4-0 face à l’Athletic Bilbao en avril 2021, il y a presque deux ans… une éternité pour l’institution blaugrana.