« Je vous entends », a dit le Premier ministre britannique Boris Johnson aux manifestants anti-racistes qui ont dénoncé la mort de George Floyd, un homme noir tué par un policier blanc aux Etats-Unis, tout en condamnant les contrevenants à la loi.
« Vous avez raison, nous avons raison, de dire que les vies des Noirs comptent et à tous ceux qui ont choisi de protester de manière pacifique et ont respecté la distanciation sociale, je dis +Oui, bien sûr je vous entends, et je comprends+ », a déclaré le dirigeant conservateur dans un message vidéo diffusé lundi soir.
Les mots de George Floyd, « Je ne peux pas respirer », tandis qu’il était maintenu à terre par le policier, « ont réveillé une colère et un sentiment répandu, incontestable, indéniable, d’injustice », a déclaré le chef du gouvernement.
Toutefois, au moment où le Royaume-Uni, deuxième pays le plus touché au monde par le virus, avec plus de 40.000 morts, sort progressivement du confinement, le dirigeant a prévenu qu’il « ne soutiendrait pas ceux qui bafouent les règles de distanciation sociale, pour la raison évidente que nous risquons de nouvelles contaminations à ce moment critique ».
« Et non, je ne soutiendrai ni ne céderai à ceux qui enfreignent la loi, attaquent la police ou vandalisent des monuments publics », a-t-il ajouté, en référence au déboulonnage de la statue d’un marchand d’esclaves à Bristol (sud-ouest de l’Angleterre) et à la dégradation de la statue de Winston Churchill près du Parlement de Londres le week-end dernier.
Quelque 200 rassemblements anti-racistes ont mobilisé plus de 100.000 personnes à travers le pays samedi et dimanche et ont donné lieu à quelques débordements. Au total, 135 personnes ont été arrêtées.
Le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, a annoncé mardi la création d’une commission pour que les monuments et rues de la ville reflètent davantage la diversité de la population.
« La diversité de notre capitale est notre plus grande force, mais nos statues, les noms de nos routes et de nos espaces publics reflètent une époque révolue (…) Ca ne peut plus continuer », a-t-il déclaré dans un communiqué, soulignant que les manifestants anti-racistes avaient « à juste titre porté ce sujet aux yeux du public ».