Les autorités marocaines ont interpellé une douzaine de personnes accusées de propager sur les réseaux sociaux des « rumeurs mensongères » liées au nouveau coronavirus ou encore d’appeler à la désobéissance civile.

Jeudi, une femme diffusant des vidéos sur Youtube contenant de fausses informations a été interpellée, a indiqué la direction de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué.

Au total, depuis début mars, la DGSN a interpellé une douzaine de personnes dans plusieurs villes du pays, a-t-elle affirmé.

Certains assurent que la maladie Covid-19 n’existe pas, d’autres annoncent des cas de contamination, d’autres prétendent que l’état d’urgence est en place à Marrakech, capitale touristique du Maroc, détaille-t-elle dans une série de communiqués.

Les profils des personnes interpellées varient également: une directrice régionale d’un établissement de crédit de Marrakech (sud) ou encore un journalier de 38 ans et un commerçant de 45 ans à Tetouan (nord).

« Abou Naïm », un salafiste connu pour ses positions extrémistes, a aussi été interpellé pour une vidéo relevant de l' »incitation à la haine et à la violence », avec une fatwa contre l’Etat marocain et ses institutions après l’annonce de la fermeture des mosquées, décrétée mi-mars, a indiqué la DGSN.

La DGSN dénonce également la circulation de vidéos sur les réseaux sociaux montrant des images de personnes inconscientes ou faisant un malaise dans la rue, présentées comme des victimes du nouveau coronavirus.

« Il s’agit d’une fausse information destinée à nuire à la sécurité et à la sûreté des citoyens », a précisé la DGSN.

Le Maroc reste relativement épargné par le virus, avec 61 cas déclarés dont deux décès. « Les prochains jours seront décisifs », a indiqué le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb, appelant lors d’un point de presse mercredi la population à « limiter ses déplacements au maximum ».

Avec l’épidémie, le pays est entré en « hibernation économique », selon les termes du ministre de l’Economie Mohamed Benchaâboun.

Le secteur touristique est à l’arrêt depuis la suspension des vols internationaux, plusieurs grandes entreprises, comme les sites de production de Renault ou Peugeot, ont suspendu leurs activités et le secteur informel souffre des consignes d’isolement diffusées en début de la semaine.