L’intérimaire a fait son trou! Nommé « provisoirement » fin octobre, Santiago Solari a été confirmé lundi comme entraîneur de plein exercice au Real Madrid, à la faveur d’un spectaculaire redressement de l’équipe merengue: quatre victoires en autant de rencontres pour dissiper la crise.
Alors que son mandat, limité à deux semaines par le règlement, arrivait à son terme ce lundi, l’Argentin à la tignasse sombre (42 ans) a été conforté sur la durée par le club, qui a fait homologuer son contrat, a-t-on appris auprès de la fédération espagnole (RFEF).
« Tout est en ordre. Le Real Madrid s’est occupé de son contrat et il n’y a pas de problème », a dit la RFEF dans un courrier électronique transmis à l’AFP.
La durée de son engagement n’a pas été dévoilée mais les médias espagnols balançaient lundi entre juin 2019 et juin 2020.
Nommé fin octobre au lendemain d’une humiliation dans le clasico à Barcelone (5-1), l’ancien technicien de la réserve devait en principe succéder « provisoirement » à Julen Lopetegui, limogé pour insuffisance de résultats.
Mais il n’y avait pas foule d’entraîneurs disponibles sur le marché en cours de saison (Antonio Conte, Roberto Martinez…) et après deux semaines en poste, l’Argentin a convaincu les joueurs, les supporters et les dirigeants avec son style souriant et déterminé… et ses résultats.
Sans faute
La victoire face au Celta Vigo dimanche (4-2), première affiche d’un calendrier jusque-là plutôt favorable pour Solari, a confirmé son impact sur la dynamique madrilène: après cinq défaites sur les sept derniers matches de l’ère Julen Lopetegui, le Real a rebondi.
« Solari a une bonne étoile », a titré lundi le quotidien sportif Marca, le plus lu d’Espagne, avec ce commentaire: « Le Real a retrouvé sa force de frappe ». Même constat pour le quotidien As: « Solari a mérité de continuer. »
Sous la direction de l’Argentin, l’équipe a inscrit 15 buts et n’en a encaissé que deux, soit le meilleur démarrage de l’histoire pour un entraîneur du Real lors de ses quatre premiers matches.
A la faveur du faux-pas du leader Barcelone dimanche face au Betis Séville (4-3), la « Maison blanche » est même revenue à seulement quatre longueurs de la tête du Championnat d’Espagne. Et en Ligue des champions, elle est proche de la qualification pour les huitièmes avant d’aller affronter l’AS Rome le 27 novembre.
Hors des terrains, c’est également un sans-faute pour l’ancien milieu merengue (2000-2005): l’ex-équipier de Zinédine Zidane marche sur les traces du Français, lui-même passé en 2016 de la réserve à l’équipe première avant de remporter trois C1 d’affilée.
Façon Zidane
La communication bienveillante de l’Argentin fonctionne bien dans l’environnement hautement inflammable du Real, alors que son éphémère prédécesseur Julen Lopetegui paraissait cassant et renfrogné en conférence de presse.
Et au-delà du vocabulaire choisi (« jouer avec une grosse paire de c… ») qui ne ressemble pas à cet homme très cultivé, Solari a su doser ses déclarations: soit pour protéger la pépite brésilienne Vinicius, soit pour piquer la star galloise Gareth Bale.
Sa gestion du groupe semble d’ailleurs habile, façon Zidane, avec plus de diplomatie que de poigne. Habitué à travailler avec les jeunes du Real sur le banc de la réserve (2016-2018), le technicien argentin s’est signalé en faisant confiance aux jeunes latéraux Sergio Reguilon et Alvaro Odriozola.
Quant à Vinicius (18 ans), il symbolise le changement d’atmosphère à Madrid: recruté pour 45 M EUR mais cantonné à la réserve sous Lopetegui, il a connu sa première titularisation avec Solari, a marqué un but et délivré deux passes décisives.
Reste à savoir si l’Argentin, 13e entraîneur nommé par le président Florentino Pérez, pourra tenir durablement sur le banc éjectable du Real. « C’est un poste qui implique de grandes responsabilités, évidemment, que ce soit pour un jour, une demi-heure ou une semaine. Mais ce n’est pas nouveau pour moi, j’ai passé 11 ans dans ce club, à divers postes », a-t-il rappelé la semaine dernière.
Le premier défi de Solari devrait être de conserver le titre de champion du monde des clubs, remis en jeu par les Madrilènes le mois prochain aux Emirats arabes unis (12-22 décembre)