Près d’un tiers de la population égyptienne vit sous le seuil de pauvreté, un taux en hausse par rapport à celui enregistré en 2015, a indiqué mardi le journal gouvernemental Al-Ahram en citant des chiffres officiels.
L’Agence centrale pour la mobilisation et les statistiques publiques (Capmas) a publié lundi le rapport sur les « revenus et dépenses » pour 2017-2018 pour donner « une idée précise sur la vie du citoyen égyptien moyen », a indiqué le journal.
« Le taux de pauvreté a atteint 32,5% à travers le pays pour 2017-2018, une hausse de 4,7 points par rapport aux 27.8% » enregistrés en 2015, a indiqué la Capmas.
Cet organisme officiel fixe le seuil de pauvreté à un revenu annuel de 8.827 livres égyptiennes (480 euros) ou moins, soit environ 1,30 euro par jour en moyenne.
« Ces chiffres sont importants dans la mesure où ils montrent comment la pauvreté affecte la réalité vécue par la population », a expliqué Khaled Barakat, directeur de Capmas, cité par Al-Ahram.
Le salaire annuel moyen d’une famille égyptienne a augmenté pour atteindre 59.000 livres égyptiennes (3.200 euros).
Ces chiffres sur la pauvreté ont été publiés alors que l’Egypte s’apprête à recevoir une dernière tranche de deux milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre d’un plan de soutien de 12 milliards de dollars accordé en 2016.
Le FMI a relevé la semaine dernière que la situation macroéconomique en Egypte s’est « nettement améliorée depuis 2016 ».
Au pouvoir depuis 2014, le président Abdel Fattah al-Sissi mène sous l’égide du FMI une politique d’austérité très impopulaire visant notamment à réduire de manière drastique les subventions de l’Etat, pour relancer une économie à genoux depuis le soulèvement populaire de 2011 contre l’ex-président Hosni Moubarak.
Les investissements étrangers directs ont atteint un niveau record mais la dette publique a explosé et les coûts des biens de première nécessité ont flambé depuis la dévaluation en novembre 2016 de la livre égyptienne.
Les autorités ont réduit les subventions au carburant début juillet faisant monter les à la pompe, dans le cadre du programme de réformes mené sous l’égide du FMI.
En mai, les prix de l’électricité ont augmenté de près de 15%.