La justice égyptienne a ordonné mardi la libération de la militante des droits humains Amal Fathi, détenue depuis septembre pour avoir dénoncé le harcèlement sexuel dans son pays, a annoncé son avocat.
« Si le parquet ne conteste pas la décision du tribunal du Caire, les procédures pour sa libération effectives seront engagées », a dit Me Mohamed Ramadane sur sa page Facebook.
Mère de famille de 33 ans, Amal Fathi avait été arrêtée en mai après avoir diffusé sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle elle accusait notamment des hommes de la sécurité de l’une des agences de la Banque Misr de l’avoir lourdement « draguée ».
Elle avait aussi critiqué les institutions égyptiennes pour avoir failli à protéger les femmes contre ce type de violences. Reconnue coupable de « diffusion de fausses informations » par la justice égyptienne en septembre, elle avait été condamnée à deux ans de prison.
Mardi, l’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International, a, dans un communiqué, demandé l’application de la décision du tribunal du Caire et la libération immédiate de la militante égyptienne des droits humains.
En septembre, Amnesty avait dénoncé une condamnation « scandaleuse » envers une femme qui a simplement « eu le courage de dénoncer le harcèlement sexuel ».
Selon une étude de l’ONU publiée en 2017, quelque 60% des femmes ont été victimes de harcèlement en Egypte, où elles sont confrontées aux remarques obscènes voire aux attouchements.
Mme Fathi était aussi poursuivie dans le cadre d’une autre affaire,accusée par les procureurs égyptiens d' »appartenance à un groupe terroriste ».
Amnesty a demandé l’abandon de toutes les poursuites contre cette femme.
Parallèlement à la décision du tribunal du Caire sur la libération de Mme Fathi, son mari, Mohamed Lotfi, un militant égyptien a reçu mardi le prix franco-allemand des droits de l’Homme et de l’Etat de droit lors d’une cérémonie à la résidence de l’ambassadeur de France en Egypte.