Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), organisme public de Côte d’Ivoire, s’est inquiété jeudi de « graves menaces sur la paix sociale » à l’approche de l’élection présidentielle fin octobre et a appelé à un « dialogue inclusif », dans un communiqué.
Précisant avoir rencontré ces derniers jours les responsables des principaux partis d’opposition ainsi que du parti au pouvoir, le CNDH exprime sa « vive préoccupation » face à une situation socio-politique « qui crée assurément les conditions de graves violations des droits de l’Homme et fait peser de graves menaces sur la paix sociale » en Côte d’Ivoire.
Alors que de nombreux militants d’opposition et d’ONG ont été arrêtés ces derniers mois, le CNDH, qui est un organe consultatif pour le gouvernement, demande des « mesures pour garantir (…) l’exercice des libertés publiques par l’ensemble des forces politiques de la Nation » et appelle à « l’ouverture d’un dialogue pressant et inclusif » pour « trouver des solutions consensuelles durables ».
Le CNDH demande aussi « l’ouverture d’enquêtes sur les allégations de violences constitutives de violations des droits de l’Homme ».
La crainte de violences meurtrières est forte dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, dix ans après la crise post-électorale née de la présidentielle de 2010 qui avait fait 3.000 morts.
Des violences, dans le sillage de l’annonce de la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé, ont fait une quinzaine de morts en août dans le pays.
Une figure de la société civile ivoirienne, Pulcherie Gbalet, qui avait appelé en août à des manifestations contre un troisième mandat du président Ouattara, est incarcérée depuis un mois.
Justin Koua, président de la jeunesse de l’opposition FPI-pro Gbagbo a été arrêté, il y a une semaine sur son lieu de travail à Korhogo (Nord) et transféré quelques jours après dans une prison à Bouaké (centre), a déploré son parti.
Mercredi, une dizaine de proches de l’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro, dont la candidature à la présidentielle du 31 octobre n’a pas été retenue par le Conseil constitutionnel, ont été libérés après neuf mois de prison.