La Turquie a affirmé mardi que les sanctions votées par l’Union européenne n’auraient aucun impact sur ses activités controversées de forage gazier au large de l’île de Chypre.
L’UE a adopté lundi une série de mesures politiques et financières pour sanctionner la poursuite de ces forages réalisés illégalement par la Turquie dans les eaux territoriales de Chypre malgré ses mises en garde.
La mesure la plus punitive est une coupe de 145,8 millions d’euros dans les fonds européens dont devait bénéficier la Turquie en 2020. La Banque européenne d’investissement a par ailleurs été invitée à revoir les conditions pour l’octroi de ses financements à Ankara, ont indiqué plusieurs sources européennes .
L’UE va enfin réduire le dialogue à haut niveau avec Ankara, mais sans le rompre.
« Les mesures adoptées (par l’UE) n’auront aucun impact sur la détermination de la Turquie à poursuivre ses activités liées aux hydrocarbures en Méditerranée orientale », a réagi le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Il a accusé l’UE d’être « biaisée » pour avoir omis de mentionner les Chypriotes turcs « qui ont des droits égaux sur les ressources naturelles de l’île ».
La découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l’appétit de Chypre, qui rêve de devenir à terme un acteur énergétique majeur.
Chypre est divisée en deux depuis l’invasion du tiers nord de l’île par l’armée turque en 1974 après un coup d’Etat visant à rattacher l’île à la Grèce.
La République de Chypre, membre de l’Union européenne, n’exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l’île. Au nord se trouve l’autoproclamée République turque de Chypre du Nord (RTCN), parrainée par Ankara et non reconnue par la communauté internationale.
La République de Chypre a signé ces dernières années des contrats d’exploration avec des groupes d’hydrocarbures, mais Ankara réclame la suspension de toute exploration tant qu’une solution à la division de l’île n’est pas trouvée.
Le ministère turc a accusé dans son communiqué l’UE d’adopter une approche « peu constructive » sur ce dossier « au lieu d’encourager les deux parties à s’entendre au sujet des ressources d’hydrocarbures ».