Un militant chinois anti-corruption et défenseur des droits de l’homme, connu pour exiger la publication du patrimoine des dirigeants du Parti communiste, a été arrêté pour « promotion du terrorisme », a indiqué mercredi sa femme à l’AFP.

Une telle accusation visant des membres de la société civile et des critiques du pouvoir est inhabituelle en Chine.

Zhang Baocheng, 60 ans, fait partie du « Mouvement des nouveaux citoyens », un réseau informel de militants qui exige notamment lors de manifestations publiques la transparence du patrimoine du personnel politique.

Il avait été condamné en 2014 à deux ans de prison en raison de sa participation aux activités du groupe.

Le 28 mai, Zhang Baocheng a appelé sa fille pour lui dire que des policiers étaient en train de l’interpeler et de fouiller son appartement pékinois, en raison d’une affaire d’arme à feu, a déclaré son épouse Liu Juefan à l’AFP.

Citant une notice d’arrestation de la police datée du 4 juillet, sa femme indique qu’il est « soupçonné d’avoir cherché querelle et suscité des troubles, d’avoir fait la promotion du terrorisme et de l’extrémisme, et d’avoir incité à commettre des activités terroristes ».

« Après sa sortie de prison en 2015, il n’a jamais cessé de se battre. Alors ils utilisent aujourd’hui ces accusations de terrorisme et d’extrémisme pour le condamner à une lourde peine », a indiqué son épouse par téléphone depuis New York.

« Depuis son arrestation, je n’ai pas réussi à le joindre. Mais son avocat l’a rencontré à deux reprises », poursuit-elle. Elle a affirmé sur Twitter que son mari avait été « victime d’un coup monté ».

Contactée par l’AFP, la police n’a pas répondu à une demande de confirmation de l’arrestation de Zhang Baocheng.

Militant anti-corruption, il était également allé soutenir en 2018 l’avocat spécialisé sur les droits de l’homme Wang Quanzhang, devant le tribunal où ce dernier était jugé.

Interrogé par l’AFP pour savoir s’il ne craignait pas d’être arrêté, M. Zhang avait alors déclaré que « c’est seulement en luttant publiquement que vous pouvez encourager les gens à n’avoir plus peur » de défendre leurs droits.