Entamant sa cinquième saison sur le banc de Manchester City, soit son plus long bail comme technicien, Pep Guardiola repart mercredi à l’assaut d’une Ligue des champions qui est la seule épreuve à écorner sa réputation de potentiel « meilleur entraîneur du monde ».

Le souvenir de l’élimination plutôt humiliante face à Lyon (3-1) en quart de finale de l’édition précédente, il y a tout juste deux mois, est encore vif dans les esprits.

Humiliante compte tenu de l’écart théorique entre les deux équipes, mais humiliante surtout car elle était largement imputable à un pari tactique complètement raté du Catalan, et que ce genre de déconvenue n’était pas une première.

La pression est donc forte sur Pep avant de recevoir Porto mercredi (21h00) pour la 1re journée de la phase de poules. Et le brouillard continue de régner sur son avenir, alors que son contrat se termine l’été prochain, donnant presque un air de « quitte ou double » à ce défi.

Officiellement, les deux parties – le club comme le technicien – ne veulent qu’une chose: continuer ensemble.

« Pep est le meilleur entraîneur du monde et nous voulons qu’il reste », affirmait encore il y a quelques jours dans le quotidien The Sun Omar Berrada, directeur opérationnel de City Group, la holding qui possède le club.

« J’aimerais rester plus longtemps ici », avait clamé trois semaines plus tôt Guardiola.

 

– Regagner dix ans après –

Face à une telle unanimité, l’absence de prolongation peut surprendre.

« Nous aurons une conversation avec lui quand le temps sera venu », avait rassuré Berrada.

Mais « Pep », en homme de défi, avait reconnu que, malgré tous ses succès passés, et ils ont été nombreux en Angleterre – 8 titres majeurs sur les trois dernières saisons -, il devait « mériter » son nouveau contrat.

« Ce club a atteint des standards élevés au cours des dix dernières années et il faut les maintenir. Je connais les standards du club et si je ne les atteins pas, je ne mériterai probablement pas (un nouveau contrat), donc il faut que je gagne pour prolonger », avait-il expliqué.

Près de dix ans après le dernier de ses deux succès en Ligue des champions avec le Barça (2009, 2011), le Catalan entame sa quête à domicile mercredi soir face au FC Porto, dans un groupe C ouvert qui comprend également Marseille et l’Olympiakos.

Toute autre place que la première, qui assurerait un match retour à domicile en huitième de finale, serait déjà décevante et face à ce qui semble être son rival le plus sérieux, City va devoir marquer son territoire d’entrée.

 

– Aucune excuse –

Privé probablement de Kevin De Bruyne, dont la nature de la blessure n’a pas été révélée, Manchester s’avance pourtant avec assez peu de certitudes.

Son autre « opération reconquête », en championnat, après avoir perdu largement la course contre Liverpool l’an dernier, n’est pas partie sur les meilleures bases avec une correction subie à l’Etihad contre Leicester (5-2) et un nul chez le promu Leeds sur ses trois premiers matches.

La victoire samedi contre Arsenal (1-0), a été plus encourageante, surtout sur le plan de la solidité défensive qui reste sans doute le domaine où les Citizens peuvent encore le plus progresser.

Avec les acquisitions, dans ce secteur, de Nathan Aké (Bournemouth) pour 45 millions d’euros et surtout de Ruben Dias, arrivé du Benfica pour près de 70 M EUR, les propriétaires de City ont en tout cas montré une fois de plus qu’ils étaient prêts à donner à leur entraîneur les moyens de leurs ambitions communes.

Autant dire que Guardiola n’aura aucune excuse cette saison. Et ce n’est, de toute façon, pas son genre.