Un millier d’écoles ont fermé ou ont suspendu leurs cours dans cinq régions du Burkina Faso, en raison des menaces des groupes jihadistes, a annoncé jeudi le ministre de l’Alphabétisation nationale, Stanislas Ouaro.
« A la date du 15 février 2019, nous avions 1.135 établissements scolaires fermés, empêchant ainsi 154.233 élèves, dont 46% de filles, du droit à l’éducation », a déclaré M. Ouaro au journal de la télévision d’État, confirmant des chiffres annoncés par l’ONU la semaine dernière.
Quelque 5.000 enseignants ne peuvent pas travailler, a-t-il précisé.
Les menaces contre le système éducatif ont commencé en 2016, mais se sont aggravées depuis l’année dernière, notamment dans les provinces du Soum (région du sahel), du Yatenga et du Loroum (région du nord).
« Cette année, la situation s’est dégradée », et « le phénomène s’est étendu à d’autres régions comme l’Est, la Boucle du Mouhoun, et le Centre-est », a expliqué M. Ouaro.
« Il y a des écoles qui connaissent des fermetures de quelques semaines, quelques mois et d’autres (fermées) depuis le début de l’année (octobre) », a-t-il expliqué.
Le ministère a allégé les programmes pour que les élèves de ces régions puissent apprendre l’essentiel en « 3 – 4 mois », et « qu’ils puissent passer en classe supérieur » », a-t-il ajouté.
Pays sahélien pauvre, le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières attribuées à des groupes jihadistes. D’abord concentrées dans le nord du pays, elles ont ensuite frappé la capitale et d’autres régions, notamment l’est.
Les problèmes de sécurité ont entraîné une crise humanitaire, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), qui a averti que 1,2 million de personnes avaient urgemment besoin d’assistance.