« C’est Pelé qui m’a fait tomber amoureux du football », dit Alipio Bedaque, 66 ans, un des nombreux admirateurs du « Roi » venus lui rendre hommage devant l’hôpital de Sao Paulo où le Brésilien est mort jeudi à l’âge de 82 ans.

Situé au sommet d’une colline, dans le quartier aisé de Morumbi, le centre hospitalier Albert Einstein a rapidement attiré des admirateurs de la légende du ballon rond, venus après l’annonce du décès de Pelé qui a lutté pendant plus d’un an contre un cancer du côlon.

Face au choc de la disparition du seul footballeur ayant remporté à trois reprises la Coupe du monde (1958, 1962 et 1970), certains fans se prenaient dans les bras.

« Je n’étais pas encore né quand il jouait pour Santos, mais le premier nom que j’ai connu, c’est Pelé, le meilleur joueur de tous les temps », raconte, visiblement ému, Luis Eduardo, 12 ans, vêtu d’un maillot du club espagnol de Barcelone.

« C’est très triste », estime-t-il. Après avoir appris le décès sur les médias sociaux du légendaire Brésilien, le jeune Louis Eduardo a couru avec son père Antonio jusqu’à l’hôpital dont les portes étaient, comme depuis plusieurs jours, bouclées et surveillées par des gardes privés.

Recouverte d’un dôme en verre, l’entrée du centre hospitalier continuait cependant, malgré l’annonce de la disparition de Pelé, à recevoir patients et visiteurs.

À l’extérieur, des fans ont brandi une banderole où l’on pouvait lire: « Roi Pelé éternel ».

« Imaginez, il est la plus grande idole, le meilleur joueur de tous les temps, une référence internationale », lance Antonio, un homme d’affaires de 46 ans.

Avec son fils, il s’était rendu au centre hospitalier ces derniers jours parce qu’un autre de ses fils y avait été opéré. Il espérait avec ses enfants avoir la chance de voir la star brésilienne.

« J’ai toujours voulu être près de lui et me faire prendre en photo », dit Luis Eduardo.

 « Vous ne regardiez que Pelé »

Pelé, de son vrai nom Edson Arantes do Nascimento, est décédé entouré de membres de sa famille jeudi après-midi, un mois après avoir été hospitalisé. Il est mort « en raison d’une défaillance multiple d’organes due à la progression de son cancer du côlon », a indiqué l’hôpital.

En apprenant la nouvelle, Alipio Bedaque, un consultant de 66 ans, s’est précipité à l’hôpital, non sans avoir revêtu au préalable un vêtement spécial: une réplique du maillot de l’équipe historique de Pelé, le Santos FC, rayé de noir et de blanc et datant de 1956, année de ses débuts.

L’homme se souvient parfaitement des fois où il l’a vu sur le terrain à Santos.

« Ce qui se passait, c’est que vous ne voyiez pas les autres joueurs, vous ne regardiez que Pelé et ce qu’il faisait », se souvient Alipio Bedaque, en attribuant à la star la « responsabilité » de sa passion pour le football.

La ville de Santos, berceau de la carrière de l’ancien crack brésilien, dans l’Etat de Sao Paulo (sud-est), a décrété un deuil officiel de sept jours.

« Sa mort ne se limite pas à celle d’un joueur célèbre », poursuit Alipio Bedaque. « Pendant les 40 dernières années, il a été une grande icône mondiale au-delà du sport qu’il pratiquait ».