Dès l’entrée de la rue Bab el-Bahr, dans un quartier populaire du Caire, l’odeur sucrée des confiseries accueille le passant en cette période de fête où les musulmans s’apprêtent à célébrer l’anniversaire du prophète Mahomet.
Dans leurs échoppes, les fabricants de bonbons artisanaux s’activent pour le « Mouled », jour férié marquant le 9 novembre l’anniversaire du prophète.
Parmi les produits exposés derrière eux, se trouvent des spécialités locales réalisées uniquement pour célébrer le « Mouled »: des poupées, des palais ou encore des chevalier entièrement en sucre, le tout décoré d’éventails et papiers aluminium de couleurs vives.
Certains bonbons sont fabriqués à partir de noix, arachides, graines de sésame et pois chiches, avant d’être arrosés de miel.
Seuls ou avec leurs enfants, des passionnés des bonbons pour le « Mouled » sont venus prêter main-forte aux artisans.
« Nous venons à Bab al-Bahr à cette période de l’année pour décorer des bonbons », raconte une femme, qui préfère rester anonyme, assise derrière un étal où des statuettes en sucre attendent d’être embellies.
Alors que des enfants courent gaiement autour d’elle, la femme se réjouit de l' »atmosphère joyeuse » qui règne dans cette rue aux dizaines d’échoppes de bonbons.
Les musulmans sunnites dans différentes parties du monde célèbrent l’anniversaire du prophète le 12e jour du troisième mois du calendrier islamique, qui tombe le 9 novembre cette année.
Il y a 1450 ans, le prophète Mahomet est né sur le territoire de l’actuelle Arabie saoudite, à La Mecque, la première ville sainte de l’islam.
La tradition des bonbons célébrant le « Mouled » date en Egypte de la dynastie des Fatimides, il y a environ 1.000 ans.
« Depuis 35 ans, je viens tous les ans car j’aime décorer les bonbons », explique Abdou, 56 ans. « Ces bonbons sont disponibles pour les riches comme pour les pauvres. Les prix vont de 20 à 150 livres (de 1 à 8 euros) », ajoute ce charpentier de profession.
Un peu plus loin, un homme de 25 ans remue avec une grande cuillère en bois le contenu d’une énorme casserole remplie de miel bouilli et où un de ses collègues verse des graines de sésame et des noix.
« Je travaille dans cette boutique depuis que j’ai 12 ans », dit-il. « Après (la fin du Mouled), on retourne aux chocolats et bonbons ordinaires. »