Le président Ali Bongo Ondimba fête le 16 octobre le dixième anniversaire de son investiture à la tête du Gabon.
Voici les grandes dates de sa présidence:
– L’héritier président
Le 16 octobre 2009, Ali Bongo Ondimba, fils d’Omar Bongo, au pouvoir pendant près de 42 ans, est investi président après un scrutin contesté en août, suivi de violences qui ont fait plusieurs morts.
Il multiplie les grands projets d’infrastructures (routes, stades), grâce aux investissements de groupes chinois qui affluent dans l’ancienne colonie française.
Mais le régime, confronté à la chute des cours du pétrole à partir de 2014, traverse depuis une profonde crise économique.
– Etat civil contesté
En 2014, l’opposition reprend l’affirmation du journaliste français Pierre Péan, selon laquelle M. Bongo est un enfant du Nigeria adopté et qu’il ne peut, à ce titre, diriger le Gabon.
Plusieurs procédures judiciaires sont ouvertes en France et au Gabon, le président doit justifier son état civil de façon récurrente.
– Violences post-électorales
Le 31 août 2016, l’annonce de la réélection d’Ali Bongo, devant son adversaire Jean Ping, suscite des violences rares (Assemblée incendiée, assaut contre le QG de M. Ping). Elle est validée par la Cour constitutionnelle le 24 septembre.
La contestation populaire, ajoutée aux enquêtes de la justice française dans l’affaire des « biens mal acquis », pousse M. Bongo à prendre ses distances avec Paris, quand son père fut un des piliers de la « Françafrique ».
En 2017, le président lance un « dialogue politique » pour apaiser les tensions, dialogue boycotté par M. Ping.
– Affaibli par un AVC
Le 24 octobre 2018, Ali Bongo est victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) en Arabie saoudite. Il passe plusieurs mois en convalescence à Rabat, au Maroc.
Le 7 janvier 2019, une poignée de militaires tente un putsch, prenant possession de la radio nationale et appelant sans succès la population à se soulever. Le commando est arrêté.
Une semaines plus tard, Ali Bongo, toujours au Maroc, fait un passage éclair de 48 heures à Libreville pour assister à la prestation de serment d’un nouveau gouvernement.
– Rumeurs
Le président Ali Bongo rentre au pays définitivement début mars, mais ses très rares apparitions publiques alimentent les rumeurs sur sa capacité à gouverner.
Une partie de l’opposition et de la société civile décide aussi de saisir, en vain, la justice pour exiger une expertise médicale afin de juger si le chef de l’Etat est capable d’exercer ses fonctions, espérant ainsi l’organisation de nouvelles élections.
Entre-temps, plusieurs remaniements gouvernementaux et des changements au sein de l’appareil sécuritaire laissent penser qu’une guerre de clan fait rage au sein de l’Etat.
– Apparitions publiques
Le 24 septembre, le chef de l’Etat, de retour d’un voyage à Londres où il subissait de nouveaux examens médicaux et poursuivait sa rééducation, préside la rentrée de la Cour constitutionnelle, avec près de huit mois de retard.
Deux semaines plus tard, le 5 octobre, il fait une apparition remarquée lors d’un meeting de son parti à Libreville, manifestement en meilleure forme, concluant un discours improvisé par cette promesse: « je suis là et je serai toujours là ».