L’ex-« golden boy » Rafik Khalifa, impliqué dans l’un des plus gros scandales financiers survenus en Algérie, a été condamné dimanche à 18 années de prison ferme à l’issue de son procès, a indiqué l’agence officielle algérienne APS.
Le tribunal criminel de Blida (45 km au sud-ouest d’Alger) a également condamné l’ex-homme d’affaire à une amende d’un million de dinars (environ 7.000 euros) et a prononcé la privation de ses droits civiques pour une durée de trois ans, selon la même source.
Le 11 novembre, le procureur avait requis la prison la perpétuité à l’encontre de M. Khalifa.
Le procès de la faillite frauduleuse de la Khalifa Bank, fondé par le condamné, a rouvert le 8 novembre après la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation, présenté par la défense de plusieurs accusés, du verdict prononcé en 2015.
Rafik Khalifa avait alors été condamné à 18 ans de prison ferme.
M. Khalifa et 11 co-accusés étaient poursuivis pour « constitution d’association de malfaiteurs », « falsification de documents officiels et usage de faux », « vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption » et « banqueroute frauduleuse ».
Rafik Khalifa s’est défendu en affirmant que les fonds de sa banque avaient été « pillés » dès qu’il a fui l’Algérie en 2003, « avec la complicité de l’ancien système », une allusion au président Abdelaziz Bouteflika, déchu en 2019, et à son entourage.
Lors d’un premier procès en 2007, cet ex-membre de la jet set âgé de 54 ans, courtisé à Alger et Paris, avait été condamné par contumace à la perpétuité.
Après la faillite de son groupe en 2003 et celle de Khalifa Bank, qui aurait causé un préjudice de près de cinq milliards de dollars à l’Etat et aux épargnants, M. Khalifa s’était réfugié à Londres.
En 2014, il avait été condamné par défaut en France à cinq ans de prison pour détournement de millions d’euros.
Le groupe Khalifa était constitué autour d’une banque, d’une compagnie aérienne et de deux chaînes de télévision et employait 20.000 salariés en Algérie et en Europe.